Un projet d’écologie industrielle
La société SIBIOM, filiale énergétique d’ENGIE Cofely et d’IDETA, a pour objectif d’implanter une unité de biométhanisation au sein du parc d’activité économique de Leuze-Europe (Leuze-en-Hainaut). L’objectif de l’unité est de produire du gaz « vert » ou biométhane à partir d’une biomasse principalement composée de cultures énergétiques. Le biométhane produit sera injecté dans le réseau de gaz naturel en vue notamment d’approvisionner des installations de cogénération installées en Wallonie.
Avec 100.000 T de biomasse ou d’intrants par an, l’unité produira annuellement 97GWh de biométhane et permettra de couvrir un quart de la consommation de gaz naturel des entreprises du parc d’activité de Leuze Europe. L’exploitation du projet nécessitera 1,79 % de la Surface Agricole Utile de la Wallonie picarde.
En substituant une partie de la consommation de gaz naturel fossile par du méthane d’origine renouvelable, SIBIOM ambitionne ainsi de contribuer à la réduction des émissions de CO2 à hauteur de 22.260 T par an, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 12000 voitures ou de 3600 logements. La vente de certificats Label de Garantie d’Origine (LGO) à des exploitants de cogénération au gaz fossile selon le vade-mecum de la CWAPE récemment publié (11/01/2019), garantira non seulement la rentabilité du projet sur le long terme mais permettra de ‘verdir’ leur processus de cogénération.
Au-delà d’un bilan environnemental positif, le projet représentera par ailleurs une opportunité de diversification d’activités et de revenus pour l’agriculture locale, et en particulier pour la centaine d’agriculteurs qui sont candidats-partenaires.
Initié en 2014 avec une demande de permis unique déposée en mai 2016, le projet d’unité de biométhanisation fait l’objet actuellement d’une nouvelle demande de permis et devrait être concrétisé à l’été 2020.
C’est quoi la biométhanisation ?
La méthanisation est un processus biologique de dégradation de la matière organique par des micro-organismes en l’absence d’oxygène. Elle nécessite un apport en matière première (intrant), la biomasse. A l’issue de ce processus, deux produits sont générés : du biogaz (gaz composé notamment de méthane et de gaz carbonique) et un résidu, appelé digestat ou sortant (aux propriétés proches des engrais minéraux).
La biométhanisation consiste à reproduire ce procédé, à échelle industrielle. Le biogaz peut être purifié, c’est-à-dire concentré en méthane à plus de 90%. Une fois la purification effectuée, le biogaz est alors appelé biométhane en formes utiles d’énergie.
Le parc d’activité économique de Leuze-Europe, un site adapté
Le site d’implantation du projet dans la zone d’activités économiques de Leuze – Europe (situé à Leuze-en-Hainaut) est particulièrement adapté étant donné la présence de plusieurs fournisseurs de biomasse locaux, d’une infrastructure permettant d’injecter le biométhane produit dans le réseau de gaz naturel et d’un réseau routier adéquat pour ce type de projet.
Mixité des intrants
La biomasse nécessaire au fonctionnement de l’installation sera composée de cultures énergétiques (maïs et betteraves) locales (dans un rayon de 30 km). La demande de permis prévoit toutefois l’introduction progressive de résidus de grandes cultures (menues pailles, poussières de céréales…), de cultures intercalaires à vocation énergétique (seigle, sorgho…) ou encore de sous-produits du secteur agro-alimentaire. Cette future mixité d’intrants favorisera le développement des cultures intercalaires à vocation énergétique, valorisera les sous-produits agricoles et n’affectera pas l’utilisation des terres en lieu et place des cultures alimentaires. Elle pourra se faire progressivement, laissant ainsi la possibilité aux agriculteurs de se diversifier dans ce nouveau segment de marché et à SIBIOM de maîtriser pleinement les processus.